2021 - Collection en mouvement, Mémoires médiévales, Égletons

Centre de Découverte du Moyen Âge d’Égletons

2 avenue d'Orluc
19300 ÉGLETONS

Exposition du 4 juin au 4 octobre 2021

Scoli ACOSTA, Marinette CUECO, Ernest T., Georg ETTL, Johan LARNOUHET, Jean SABRIER, Daniel SCHLIER, herman de vries. 
Œuvres des collections FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine.

Schlier web

Daniel SCHLIER
Nu avec heaume, 2009
Aquarelle sur papier, 60 x 50 cm
Collections FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine
© Adagp, Paris

 

Pour cette exposition au Centre de Découverte du Moyen-Age d’Egletons, nous avons exploré nos collections à la recherche d’indices visuels et culturels reliés au Moyen-Age et aux débuts de la Renaissance. Nous avons trouvé des fragments, des citations, des interprétations, en nombre important et sous des formes diverses (peintures, dessins, collages, sculptures et vidéos) que nous présentons dans cette exposition. Certaines œuvres actualisent des éléments iconographiques dans un dialogue avec des artistes médiévaux à plusieurs siècles de distance. D’autres mettent en avant le règne végétal, animal et minéral dans un rapport égalitaire à l’humain, sans domination. D’autres enfin, spéculent sur l’espace et sa représentation, et remontent à cette période des débuts de la perspective pour appréhender les espaces virtuels et numériques d’aujourd’hui.

Au centre de la salle, une modeste sculpture sur table de Georg Ettl (1940 – 2014) permet à chaque visiteur de multiplier les points de vue. En tournant plus ou moins lentement autour de cette maquette, en s’approchant ou en s’éloignant, chacun peut voir ces silhouettes en bois découpé orientées dans l’espace de la table de jeu selon divers angles et participer ainsi à l’animation, à la mise en mouvement des formes. Cette œuvre fait partie d’un ensemble que l’artiste allemand nommait « Atelier Ettl », une fabrique d’objets décoratifs, de jouets, de mobilier divers lui permettant de mieux diffuser ses idées. Inspirée par une gravure allemande du XIVème siècle, cette œuvre fut produite en 2000 par découpe numérique en très peu d’exemplaires. Elle semble actualiser la violence du pouvoir religieux.

Sur les murs latéraux, un ensemble de frottages de terres et de collages de feuilles sur papier d’herman de vries (né en 1931 aux Pays-Bas, vit à Eschenau, Allemagne), ainsi que des tressages de végétaux de Marinette Cueco (née en 1934, vit à Paris et en Corrèze) sont montrés en vis-à-vis. Ces deux artistes utilisent des matériaux naturels pour réaliser leurs œuvres. Pour le hollandais, ces matières premières deviennent des échantillons de formes et de couleurs. Pour Marinette Cueco, la cueillette de certaines plantes et leur observation attentive la conduisent à adopter une solution de tressage adaptée à chaque variété. Chaque œuvre est un système original d’entrelacs, un dessin en relief où des gestes délibérément simples, hérités de la culture paysanne, produisent des rythmes graphiques qui se répètent tout en évoluant.

Les œuvres de Daniel Schlier (né en 1960, vit à Strasbourg) combinent un répertoire iconographique très large (paysages, portraits, animaux, objets) et de multiples expériences picturales (peinture sous verre, sur liège, marbre et autres pierres veinées, etc.). Chaque peinture sous verre est exécutée à l’inverse de l’ordre pictural habituel. Les détails sont peints en premier, et les fonds à la fin. Pour « la montagne pense », l’artiste a combiné des éléments de paysages de montagne, en partie en noir et blanc, en partie en couleur, d’où semble surgir une bulle d’images. Dans ce phylactère aux tons rosés, un crâne animal apparaît ainsi qu’une main faite de touches de couleurs circulaires qui caresse un pied d’éléphant. Ici, les règnes minéral et animal dominent. Les trois dessins à la mise de plomb et au pastel proposent de poser un regard équivalent sur l’humain et l’animal.

Dans un angle, une sculpture lumineuse et graphique de Scoli Acosta (né en 1973, vit à Los Angeles) est présentée. Il s’agit d’un morceau de décor réalisé par l’artiste pour un spectacle donné en 2002 à Aubervilliers. A partir d’une reproduction d’une gravure célèbre d’Albert Dürer, « Melencolia »(1514), l’artiste a découpé et agrandi un fragment – l’original mesure 23,5 x 18 cm -, le personnage de l’Ange, à l’échelle d’un banc d’angle. Durant une scène du spectacle, il viendra s’y asseoir pour chanter et jouer de la mandoline et se mettre sous sa protection. La mise en scène de cet élément de décor est accentuée par une source de lumière noire placée sous le banc. Hors de l’évènement du spectacle, elle devient une sculpture d’angle chargée d’une double mémoire, celle de Dürer et celle du spectacle où elle fut activée.

L’œuvre d’Ernest T. (né pendant le 2éme guerre mondiale, vit à Paris) est une tentative de réhabilitation d’une célèbre image dont l’origine remonte au premier quart du XVéme siècle, et dont la médiocre reproduction date de la fin du XXè. L’artiste commente ainsi son œuvre :
« A partir de 1425, Vinci peint la Cène (3x8m) sur le mur du réfectoire d’un couvent de Milan. « Il n’y a presque plus rien à voir » écrit un visiteur en 1624. L’humidité a ravagé la fresque. En 1652, on perce une porte dans le milieu inférieur, coupant ainsi les pieds du Christ. En 1796, les troupes françaises occupent Milan. Le réfectoire sert d’écurie. En 1943, la voûte et un mur latéral sont détruits par un bombardement aérien. La Cène a été restaurée trois fois, c’est-à-dire repeinte trois fois. Il ne reste rien qui soit de la main de Vinci. En 1989, j’achète sur un marché chinois de Singapour deux tapis (1x1,50m) genre descente de lit, un rouge et un bleu. Je tends chacun sur un châssis. Je les « personnalise » par quelques touches à l’acrylique. Ils deviennent des œuvres d’art. C’est la seule chose qu’ils aient en commun avec la fresque de Léonard de Vinci… »

Un grand tableau de Johan Larnouhet (né en 1988, vit à Paris) décrit un espace intérieur très lumineux et contrasté. Il s’agit d’un espace orthogonal à trois pans, ouvert sur l’extérieur par une fenêtre à droite, et dont l’arrière-plan est doté d’une haute porte légèrement entrouverte. Depuis l’extérieur dont on aperçoit l’horizon à travers la baie en forme de trapèze -un aplat gris surmonté d’un camaïeu bleu- une lumière latérale baigne en légère plongée l’intérieur de l’espace. L’ombre portée d’un maillage vient se superposer aux motifs d’un sol carrelé en losanges gris/bleu. Tous ces éléments de construction sont empruntés à différentes époques – renaissance, peinture métaphysique, art minimal – et « neutralisés pour qu’ils deviennent transversaux, entre espace fictif et espace réel » précise l’artiste.

Sur un écran plat, une séquence d’images de synthèse est diffusée. Il s’agit d’un extrait du dvd « Renvoi miroirique » réalisé en 2007 par Jean Sabrier (1953-2020). Cet artiste bordelais a passé sa vie à faire des recherches sur des œuvres fondatrices. Il a ainsi consacré beaucoup de temps à l’étude de l’œuvre de Marcel Duchamp (1887-1968), mais aussi à Canaletto (1697-1768) et à Paolo Ucello (1397-1475), peintre florentin de la première renaissance. Publiant d’abord ses recherches sous la forme d’une revue, « Liard », l’artiste s’est rapidement passionné pour les ressources numériques et a pu innover dans la mise en forme de ses spéculations. A partir d’une figure géométrique complexe, le mazzocchio, une coiffe portée par certains dignitaires dans les peintures de Paolo Uccello, Sabrier entreprend de mettre en mouvement chacune des facettes de cette forme. Chaque programme est également mis en musique, ici avec John Cage et Erik Satie. Une façon savante et minutieuse d’éprouver la complexité du monde.

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