2021 - Collection en mouvement, Images animées, Champagnac-la-Rivière

Champagnac-la-Rivière

Soirée de  projection vidéo samedi 4 septembre 2021 à 18h
dans le cadre du festival « Caillaudou Avenue »

Gregg Biermann, Alain Séchas, Boyd Webb.
Œuvres des collections du FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine.

Webb Love story
Boyd WEBB
A Love Story
, 1995
Réalisée pour l'exposition "Spellbound" à l'Hayward Gallery de Londres à l'occasion du 100ème anniversaire du Cinéma en 1996.
Vidéo, sonore, durée: 7'30''
© Adagp, Paris
Collections FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine

Cette soirée de projections est placée sous le thème de l’animation des images.
Trois films d’artistes sont projetés à la suite selon un rythme qui va en s’amplifiant : 21 séquences amusantes d’un peu plus d’une minute chacune, puis un court métrage expérimental de 5 minutes et, enfin, un film d’animation à trois dimensions de 7mn30 qui clôt la soirée. La première série compile les recherches graphiques et plastiques d’un peintre dessinateur sculpteur très connu, Alain Séchas. Le second a été réalisé parmi d’autres expériences numériques par un vidéaste américain, Gregg Biermann. Le troisième est l’œuvre d’un photographe néo-zélandais installé à Londres, Boyd Webb, exceptionnellement réalisé pour célébrer le centenaire du cinéma.

Le premier ensemble intitulé « Petits films d’animation » d’Alain Séchas date de 1995. Il s’agit d’une suite de 21 séquences réalisées à l’aide des outils traditionnels du cinéma d’animation et des techniques de base du dessin animé. Filmées image par image, avec l’aide de la table lumineuse, ou avec des moyens rudimentaires, ces images donnent le sentiment d’une exploration des possibles de fabrication des images, avec des moyens simples, une économie de production, doublée d’une sélection musicale très précise qui va du jazz à la musique savante, en passant par le cabaret et le swing. Chaque séquence est de courte durée, pas le temps de s’ennuyer, et renvoie à la fois au cinéma expérimental (écran d’épingles, rotoscope, pixillation, etc.) et aux premières heures de la télévision et de ses vidéo-clips, la dimension humoristique et fantaisiste totalement assumée.
Peu après cette série de petits films, Séchas réalisa un autre court métrage image par image de 22 mn avec la complicité d’étudiants en art (« Animator » 1997). Depuis ses débuts, il a exploré les multiples possibilités du dessin, du carnet de croquis à l’affiche, jusqu’au volume sous forme de sculptures automates parfois monumentales, élargi à la surface du mur tout entier sous forme de peintures murales, avant de revenir à une pratique de dessinateur et de peintre d’atelier depuis une quinzaine d’années.

Le second film « Happy Again » a été réalisé en 2006 par l’artiste américain Gregg Biermann (né en 1969, vit à New York). Il s’agit d’un travail à partir d’une séquence extraite d’une comédie musicale hollywoodienne très connue « Dansons sous la pluie » (Stanley Donen et Gene Kelly, 1952). A l’aide d’un logiciel de montage, Biermann étire et/ou compresse le défilement de la séquence pour accélérer ou, au contraire, ralentir le mouvement. Sept couches différentes d’images peuvent se superposer, se dissocier ou se rejoindre au sein d’un même plan. L’effet de décomposition et de feuilletage de la séquence filmique va de pair avec le phénomène de pleurage de la musique et de la voix, et nous fait reconsidérer le matériau film lui-même, son flux d’images en mouvement. Impossible de ne pas faire le lien avec la chronophotographie mise au point en 1878 par Muybridge, puis par Marey en 1882, pour analyser le mouvement, qui fut aussi utilisée par les peintres cubo-futuristes du début du XXème siècle (Marinetti, Carra, Malevitch, Duchamp). Pour la partie sonore, certains effets rappellent les voix accélérées du dessin animé, ou pour le ralentissement, certains films de suspense et d’angoisse. Le dérèglement du déroulement habituel des 24 images par seconde nous fait frôler les limites de notre perception audio-visuelle.

Le troisième film « A Love Story » a été réalisé en 1995 par Boyd Webb (né en 1947 en Nouvelle-Zélande, vit à Londres) pour l’exposition «Spellbound»(*) présentée à la Hayward Gallery, Londres en 1996 à l’occasion du centenaire du cinéma. Connu pour son travail de mise-en-scène photographique où il assemble des corps et des objets dans des décors très soignés, Boyd Webb a choisi de travailler avec les techniques de la pâte à modeler et de la prise de vue image par image, ce que les anglo-saxons nomment « clay-motion », pour réaliser ce film de 7mn30. Inspiré du cinéma comme lieu et comme décor, le film met en scène une histoire d’amour romanesque et rocambolesque entre deux grains de maïs tombés d’un pot de pop-corn, avec tous les effets dramatiques du cinéma hollywoodien. Suspense et frissons garantis.

Dans cette sélection de films, deux approches formelles semblent s’opposer.
Avec les moyens traditionnels du dessin animé et du film d’animation en trois dimensions, le peintre Alain Séchas et le photographe Boyd Webb réouvrent les possibilités narratives de l’image animée en y apportant fantaisie et subjectivité.
La numérisation d’un extrait de film musical hollywoodien permet au vidéaste ingénieux Gregg Biermann de créer des distorsions spatiales et temporelles qui dérèglent momentanément notre attention au flux des images.
Ces deux approches coexistent aujourd’hui et ne sont peut-être pas aussi contradictoires qu’il y paraît. Chez ces trois artistes, en effet, on peut sentir une même approche intuitive et empirique vis-à-vis des technologies de l’image, qu’elles soient toutes nouvelles ou qu’elles remontent aux origines.

 

(*) une exposition conçue avec le British Film Institute à laquelle participèrent aussi bien les cinéastes
Terry Gilliam, Peter Greenaway et Ridley Scott, que les artistes contemporains Douglas Gordon, Damien Hirst, Steve MacQueen, Paula Rego et Eduardo Paolozzi.

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