2021 - Collection en mouvement, Contrepoints, Ussel

Musée du Pays d'Ussel

18 rue Michelet
19200 Ussel

Exposition du 19 mai au 26 septembre 2021
Prolongation jusqu'au 5 octobre 2021

Samedi 18 septembre 2021 à 11h : visite à deux voix de l’exposition avec l’artiste Paul POUVREAU et Yannick MILOUX, directeur artistique du FRAC-Artothèque, à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine.



Sigrid CALON, Ernest T., Patrick FAIGENBAUM, Richard FAUGUET, Ilya KABAKOV, Paul POUVREAU, Jean Charles de QUILLACQ, Gérard TISSERAND, Vladimir SKODA, Carel VISSER.
Œuvres des collections FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine.

Pouvreau

Paul POUVREAU
Sans titre, sans date
Photographie couleur montée sur Forex
122 x 122 cm
© Paul Pouvreau
Crédit photographique : Frédérique Avril

 

L’Hôtel Bonnot de Bay abrite des collections d’objets liés à l’histoire locale et des ateliers mis en scène derrière des vitrines et sous des éclairages qui les mettent en valeur, créant pour chaque salle une ambiance détaillée, un contexte évocateur. Dans les collections du FRAC Artothèque, nous avons sélectionné des œuvres en lien avec les matériaux et les ambiances induites par ces ensembles d’objets. Chaque œuvre choisie tente d’établir un dialogue dans le temps, entre les époques évoquées (XVIIIème, XIXème) et la nôtre (fin XXème siècle et début XXIème), mais se positionne également comme détail temporaire, comme une incrustation dans chaque salle qui devient une sorte de décor. Les œuvres peuvent s’envisager comme indice, exemple, clin d’œil ou simple allusion. Par leur variété et leur présence plus ou moins discrète, elles forcent notre attention et ravivent notre façon de voir ces collections d’objets.

Dans la salle d’accueil, une photographie de Paul Pouvreau (né en 1956, vit à Paris et Argenton-sur-Creuse) est présentée. Donnée au FRAC par l’artiste après une exposition à Limoges en 1995, au tout début de sa carrière, cette photographie sans titre et sans date est emblématique de la démarche à venir du photographe. On voit comment le jeune artiste cadre ce miroir circulaire au cadre en osier tressé pour faire coïncider le reflet d’un bouquet de fleurs avec le motif stylisé d’un papier peint. Cette cette tentative de mise au point sur le reflet décuple la sensation de profondeur, intègre un fragment du hors-champ de l’image, quitte à déstabiliser la sensation de frontalité.

La salle du sabotier accueille une sculpture drôle et énigmatique de Jean-Charles de Quillac (né en 1979, vit à Zürich et en Corrèze). Cette œuvre a été réalisée à partir d’un moule de la jambe gauche de l’artiste, moule dont il a tiré trois épreuves en résine qui ont ensuite été patiemment recouvertes d’encre bleue. Cette sculpture trijambiste synthétique explore les liens entre corps et sculpture - un axe fondamental de la recherche de l’artiste – avec une bonne dose d’espièglerie.

Dans la salle du tisserand, plusieurs risographies de Sigrid Calon (née en 1969, vit aux Pays-Bas) ont un fort impact visuel. Cette technique récente de reproduction repose sur la superposition des couleurs et se situe entre l’impression sérigraphique et l’impression offset. Chacune de ces compositions est une recherche d’équilibre entre couleur, forme et clarté. Après avoir étudié le textile, Sigrid Calon a travaillé quelques années dans le secteur du design. Depuis 2005, son œuvre navigue entre art autonome et art appliqué. Ces œuvres ont été publiées sous la forme d’un livre « To The Extend Of » contenant 120 compositions, paru en 2013, rapidement épuisé.

Dans la salle de la paille, un tableau de Gérard Tisserand (1934 – 2010) reprend les codes du portrait de famille pour nous présenter M. et Mme Loubriat, un couple de paysans corréziens et leur vache Marguerite qui occupe les deux-tiers de l’espace pictural. Peint d’après une photographie et à la suite de nombreuses esquisses sur papier, ce tableau met en scène une grande proximité entre l’animal et les humains au milieu d’une nature verdoyante et généreuse. Les motifs végétaux, les imprimés des tissus, la robe de la vache ont été travaillés avec soin. Les attitudes des humains et de l’animal sont également traitées avec une grande délicatesse.

Dans la salle du bois, « Le coq », une sculpture du hollandais Carel Visser (1928-2015) capte l’attention par sa présence et ses couleurs. Trois éléments en bois sont empilés l’un sur l’autre. Un morceau laissé brut et partiellement tronçonné en biseaux sert de support à un second élément entièrement taillé et peint en brun. Cet élément quasi symétrique est en équilibre sur le support. Il est lui-même recouvert d’un troisième élément peint en rouge dont les formes semblent en partie déduites de la partie inférieure et en dents de scie dans la partie haute – une allusion marquée à la crête du coq. Sur un bloc partiellement tronçonné, le sculpteur a choisi la technique de la taille directe. On note que l’apport des couleurs sur certaines parties modifie subtilement les effets de surface.

Dans la salle de la forge, une sculpture en acier forgé de Vladimir Skoda (né en 1942 à Prague, vit à Paris et en Auvergne) montre une grande densité. Après une première période où il étudia le travail technique du métal à Prague, le jeune Skoda vient en France en 1968 et étudie la sculpture à l’Ecole des Beaux-arts de Grenoble puis de Paris, auprès de César notamment. Il s’intéresse à la science, à l’espace et aux phénomènes astronomiques. Ses recherches s’orientent vers la représentation de formes géométriques inspirées des mathématiques. La sculpture présentée date de 1982/83. Elle a été forgée dans l’atelier de Montreuil. Constituée de six éléments plus ou moins identiques, la sculpture montre le procédé d’assemblage dans son développement. Les six éléments ont été assemblés à chaud puis brusquement refroidis, saisis dans leur rapprochement vers une forme végétale (?) en devenir.

Dans la salle suivante, des lits-clos servent de « décor » à une édition d’Ilya Kabakov (né en 1933 en Ukraine, vit à Long Island). Cet artiste mondialement connu a vécu et travaillé à Moscou des années 1950 à la fin des années 1980 où il a travaillé officiellement comme illustrateur de livres pour enfant. Il a produit un grand nombre de peintures, de dessins, d’installations et de textes théoriques. Cette édition a été réalisée à l’occasion d’une exposition de l’artiste en 1988 à Portikus, galerie de l’Ecole d’Art de Francfort, où il présente pour la première fois «10 Persons», une grande partie de ses albums illustrés produits dans les années 1970 et 80. Au-dessus du panorama urbain où on reconnait la façade néo-classique du centre d’art, des personnages flottent dans l’espace en regardant vers le sol.

En regard de la reconstitution du café, un collage de Richard Fauguet (né en 1960 à la Châtre, vit à Châteauroux) est présenté. Formé à l’Ecole des Beaux-arts de Bordeaux, Richard Fauguet a développé de très nombreuses expériences graphiques dans des albums et des carnets de grand format. Ses recherches à base de tampon encreur, ou encore de frottages, de décalcomanies, l’amèneront parfois à des sculptures ou à des œuvres de grande dimension. Ce paysage au demi est un collage très simple réalisé avec des morceaux d’un matériau coloré autocollant bien connu. Ce matériau a souvent été utilisé par Fauguet, pour certaines œuvres monumentales notamment, à savoir une histoire de la sculpture du XXème siècle en silhouettes découpées et collées à même le mur.

Dans la salle de presse, une page de journal peint par Ernest T. (né pendant la 2ème guerre mondiale, vit à Paris) est présentée. Il s’agit d’une peinture sur papier journal où l’artiste recouvre le texte d’un article avec une laque qui annule entièrement la possibilité de lecture. Seuls demeurent lisibles les titres et autres textes en marge (nom du journal, date) ou textes qui ne concernent pas l’art, son commerce, sa publicité et ses commentaires. Par cet acte de recouvrement, l’artiste met à distance l’activité artistique de sa réception, au plan économique, social et politique. Ayant choisi ce pseudonyme parmi d’autres pour désamorcer toute tentation biographique, l’artiste a aussi utilisé les media pour critiquer le rôle de l’artiste et le fonctionnement du milieu de l’art.

Dans la salle des portraits, une photographie de famille en noir et blanc trouve sa place parmi les personnes illustres. Elle fut réalisée par Patrick Faigenbaum (né en 1954, vit à Paris) en 1987. Formé d’abord au dessin et à la peinture, Faigenbaum a commencé à réaliser ses premières photographies au milieu des années 1970, sans avoir suivi de cours ni fréquenté d’école spécialisée. A partir de 1984, puis lorsqu’il est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, de 1985 à 1987, il entreprend de réaliser des portraits de famille à Florence, Rome et Naples. Le photographe met en scène chaque famille dans son intérieur. C’est lui qui assigne les places et définit les sources de lumière. Dans chaque photographie, on retrouve la composition et le raffinement des tableaux de la Renaissance italienne ou chaque pose est indiquée par l’auteur, chaque détail minutieusement réglé.

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