2019 - Un monde, un seul, pour demeure, Château de Biron

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Sociétés et figures humaines dans les collections des FRAC de Nouvelle-Aquitaine

Commissariat : Enrico Lunghi
126 œuvres issues de collections des trois FRAC de Nouvelle-Aquitaine, peintures, sculptures, photographies, vidéos, installations, de 68 artistes :
Soufiane Ababri, Martine Aballéa, Valerio Adami, Saâdane Afif et Guillaume Janot, Jean Luc Andre, Giulia Andreani, Luc Andrie, Eija-Liisa Athila, Fabienne Audeoud, Fayçal Baghriche, Bertille Bak, Sammy Baloji, Marion Bataillard, Emily Bates, Anna Baumgart, Yves Belorgey, Sylvie Blocher, Brognon et Rollin, Werner Büttner, Vincent Chhim, Julie Chaffort, Larry Clark, Dector & Dupuy, Braco Dimitrijevi?, Georges Dupin, Maitetxu Etcheverria, Patrick Faigenbaum, Sylvie Fleury, Hamish Fulton, Anne Garde, Gilbert Et Georges, Richard Hamilton, Candida Höfer, Suzanne Husky, Sarah Jones, Carine Klonowski, Sieglinde Klupsch, Karen Knorr, Barbara Kruger, Suzanne Lafont, Damien Mazieres, Duane Michals, Francis Morandini, Kirsten Mosher, Juan Muñoz, Walter Niedermayr, Florence Paradeis, Marc Pataut, ClaudePauquet, Bruno Peinado, Mario Prassinos, ChantalRaguet, Slimane Rais, Jimmy Richer, Ugo Rondinone, Thomas Ruff, Jean-Jacques Rullier, Bruno Serralongue, Jim Shaw,Klaus Staeck, AbelTecher, Gérard Tisserand, Rosemarie Trockel, Marianne Vitale, Roger Vulliez, Paola Yacoub, Michel Lasserre, Du Wang et Hank Willis Thomas.

Exposition du 13 juillet au 1er décembre 2019

Vernissage samedi 20 juillet 2019 à 17h30


Pataut

Marc PATAUT, Vanessa, 4 ans, pose : 0' 40" 41
Projet Saint-Denis du Monde
30 juillet 1993, Saint-Denis (93200)
Sérigraphie sur vélin d'Arches, 143,3 x 115,3 cm (hors marge) 160 x 120 cm (encadré)
Collection Artothèque du Limousin / © Marc Pataut

« La sélection d’œuvres issue des riches collections du FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA, du FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine(1) et du FRAC Poitou-Charentes invite à poser un regard sur les images que les artistes d’aujourd’hui nous renvoient de nos sociétés et de nos contemporains. Réaliste et lucide, souvent critique, parfois drôle ou poétique, le travail des artistes est comme un miroir qui nous est tendu pour (re-)découvrir, contempler ou réfléchir sur ce monde que nous habitons et que nous façonnons chaque jour. L’exposition est composée de quatre ensembles thématiques qui s’interpénètrent : sociétés globalisées, natures habitées, figures humaines et portraits.
Les peintures, les sculptures, les photographies, les vidéos et les installations présentées montrent, chacune à sa manière, des fragments de notre société de consommation et de communication qui, s’appuyant sur une technologie performante et vertigineuse, influence nos comportements individuels et collectifs, transforme notre environnement et s’étend désormais à la planète toute entière, qui reste notre seule demeure.

Sociétés globalisées
La publicité et les objets de consommation, l’architecture et l’urbanisme, mais aussi les instruments de communication que nous utilisons échafaudent notre rapport au monde, tout comme la politique et ses symboles.
Avec leur langage visuel et plastique, les artistes traduisent ces rapports de manière poétique, ironique et humoristique, ou parfois uniquement sur le mode du constat ou du témoignage.
Leurs œuvres nous renvoient l’image d’un monde contradictoire, conflictuel et désenchanté : alors que chaque être humain cherche à atteindre le bonheur individuel que le discours officiel promet, le résultat collectif laisse peu de place au silence, à la beauté et à la joie.

Natures habitées
Si la Renaissance avait découvert la nature comme objet d’observation et d’étude scientifique, si elle était un objet de contemplation empreint de nostalgie (à l’époque où l’industrialisation avait commencé à transformer les paysages traditionnels) pour le Romantisme, les artistes contemporains la montrent souvent soumise à l’exploitation humaine ou comme décor désincarné de vies déracinées.
Les liens ancestraux qui liaient l’homme au paysage semblent perdus : les fruits qu’il récolte de sa maîtrise absolue sont amers, il laisse derrière lui des lieux sans âme, et lorsqu’il y cherche encore du mystère, celui-ci semble artificiel.

Figures humaines
L’extension des villes, les outils technologiques et la généralisation des modes de vie globalisés ont profondément transformé les comportements humains et les relations entre les individus.
Dans ce monde où les informations circulent à grande vitesse et où les possibilités de modeler sa propre existence semblent illimitées, les malentendus, les conflits et la solitude n’ont pas diminué.
À la liberté d’expression sur des sujets longtemps réprimés ou occultés, comme les drogues ou l’homosexualité, s’ajoute celle de pouvoir transformer son propre corps, et pourtant les individus échappent de moins en moins au conditionnement induit par la société, et aux contraintes qu’elle impose.

Portraits
Les portraits rassemblés dans l’exposition montrent des personnes de différentes couches sociales, souvent dans leur cadre de vie, évoquant les multiples destinées de nos contemporains.
Aristocrates et paysans, employés et ouvriers, personnalités connues ou passants anonymes, riches et pauvres forment partout des sociétés disparates, et dont les composantes ne partagent pas grand-chose si ce n’est l’appartenance à un même genre humain destiné à vivre sur la même planète, notre seule demeure à tous. »

Enrico Lunghi, commissaire.(2)

(1) Pour les collections du FRAC-Artothèque, 56 œuvres de :
Martine ABALLÉA, Luc ANDRIÉ, Marion BATAILLARD, Yves BÉLORGEY, Werner BÜTTNER, Braco DIMITRIJEVIC, George DUPIN, Patrick FAIGENBAUM, Richard HAMILTON, Barbara KRUGER, Suzanne LAFONT, Duane MICHALS, Francis MORANDINI, Juan MUÑOZ, Walter NIEDERMAYR, Florence PARADEIS, Marc PATAUT, Mario PRASSINOS, Ugo RONDINONE, Jean-Jacques RULLIER, Bruno SERRALONGUE, Klaus STAECK, Gérard TISSERAND, Roger VULLIEZ, WANG DU.

(2) Enrico Lunghi est historien de l’art et écrivain. Il est chargé de mission et d’études auprès du ministère de l’éducation nationale du Luxembourg.