2016 - Esprit CoBrA, es-tu là?, Ussel

Musée du Pays d'Ussel

18 rue Michelet
19200 Ussel

 Vernissage vendredi 22 avril à 18h

Exposition 19 avril au 13 mai 2016



Pierre ALECHINSKY, Karel APPEL, Guillaume CORNEILLE, Bram VAN VELDE,
œuvres des collections de l'Artothèque du Limousin et du FACLim

Après la seconde guerre mondiale, un mouvement artistique et littéraire apparait en Europe du Nord animé par le poète Cristian Dotremont : CoBrA (1948-1951). Des peintres et des poètes belges, danois et hollandais mêlent leurs conceptions, leur goût de l'art libre et de l'expérimentation. Dix numéros de la revue CoBrA paraissent à cette époque à l'occasion d'expositions et opèrent une véritable symbiose spontanée de la poésie et des arts plastiques.
A travers des ensembles d'œuvres des années 1960 aux années 1980 de Pierre Alechinsky, Guillaume Corneille et Karel Appel, auxquels sont associées des estampes du "solitaire" Bram Van Velde, il s'agit d'explorer la persistance de la spontanéité et de l'esprit de liberté qui firent les beaux jours de l'esprit CoBRA.

Dans l'anthologie "Cobra Poésie" établie par Jean-Clarence Lambert (éd. La Différence 1992), l'auteur témoin et historien du mouvement CoBrA insiste sur les origines danoises du mouvement dès le milieu des années 1930. Asger Jorn considère ainsi le petit traité de Bjerke Petersen "Des symboles dans l'art abstrait" publié après son passage au Bauhaus comme un effort de synthèse du formalisme de Kandinsky et du pan-sémantisme surréaliste. D'après Jorn, Cobra serait "la suite évidente que l'on pourrait prévoir un nouveau développement à partir du moment où on aurait adopté la psychologie freudienne et les résultats du surréalisme à Paris".

Karel Appel, né en 1923 à Amsterdam, a écrit des poèmes dans sa jeunesse, sous l'occupation nazie et jusqu'en 1947, puis à partir de 1974, c'est-à-dire avant et après l'aventure Cobra.
Il a étudié à l'Académie royale des Beaux-Arts d'Amsterdam entre 1940 et 1943.
Influencé par Pablo Picasso, Henri Matisse et Jean Dubuffet, il s'installe à Paris en 1950 où il va développer une peinture pulsionnelle proche de l'action painting américaine.

Né à Liège en 1922, Guillaume Corneille est bilingue, néerlandais et français, mais en poésie, c'est le français qui domine. Son œuvre est tout un monde d'images inventé à partir de quelques thèmes obsessionnels: l'oiseau, l'arbre, la femme et leurs lieux. Ses textes et poèmes, qu'il préfère publier manuscrits, c’est-à-dire dessinés, composent un journal plus intime encore que ses peintures.*
Un port folio de sept linogravures datant de 1966 montre l'organisation plastique de son univers plastique peuplé de formes plus ou moins identifiables (personnages, plantes, animaux). Les autres gravures réalisées plus de dix ans après affirment un trait plus fin, parfois redoublé, qui entre en tension avec des couleurs vives très efficacement réparties sur chaque planche.

Pierre Alechinsky est né en 1929 près de Bruxelles. Entre 1942 et 1948, il étudie l'illustration, la typographie, les techniques de l'imprimerie et la photographie à l'Ecole de La Cambre. Durant cette période, il découvre Henri Michaux, Jean Dubuffet et les surréalistes. En 1949, il adhère au groupe CoBrA et s'y implique très fortement en organisant des expositions. Les idées qu'il défend concernent le rejet de l'abstraction pure et du réalisme socialiste, ainsi que le refus de la spécialisation. Les œuvres présentées datent des années 1980 et sont caractéristiques de son vocabulaire. Parfois, elles se composent d'une seule image ("L'estacade" décrit un paysage maritime simplifié, "Chute blanche" une cascade où des plans étagés s'agrègent); souvent, elles s'organisent autour d'une image encadrée par une autre, voire par une série d'images qui sont autant de détails et autres visions possibles du même sujet.

A partir de 1952, Alechinsky s'installe à Paris et noue des liens amicaux avec Alberto Giacometti, Victor Brauner et Bram Van Velde. Produisant peu, le hollandais Bram Van Velde (né en 1895 près de Leyde, mort en 1981 à Grimaud) se soumet à un geste quasi-automatique, de plus en plus ample, et s'abandonne à un pinceau qui dessine, sans profondeur ni relief, des formes en décomposition jusqu'à leur effondrement et leur effacement. La structure formelle précédemment établie se dissout peu à peu dans des voiles de matière plus ou moins opaques...
Comme le précise Claire Stoullig en 1989, "l'image paraît abolie, le pinceau traduisant sur la toile ni un fragment de réalité, ni une vision intérieure, mais faisant de chaque tableau un autoportrait. La figure voilée se dérobe au spectateur ou ne se révèle que d'un œil".

Signalons la présence de cette œuvre d'Alechinsky de 1983 intitulée "Ligne Bram Van Velde". Sur un fond blanc centré dans la partie haute du format, un simple réseau de lignes épaisses ou évidées semble en suspension alors que le cadre visuel autour de ce motif est lui, au contraire, saturé de lignes et de hachures.

Y. Miloux, mars 2016

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