Chapelle Saint Libéral
Rue de Corrèze, Brive
Vernissage vendredi 13 mai à 18h
Exposition du 13 mai au 19 juin 2016
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Erwin Wurm, One Minute Sculptures, 1997-1998 Série complète de 48 photographies couleur (extrait), 45 x 29,8 cm Collection FRAC Limousin / ©Adagp, Paris
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Christoph Rütimann, The Great sleep, 1995 C-print, 82 x 170 cm Collection FRAC Limousin / © DR
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Daniel Firman, Gravité, 2000 Plâtre, tissus, matières plastiques, objets divers, 250 x 140 x 160 cm Collection FRAC Limousin / © D. Firman
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Exposition réalisée avec la participation des élèves de 1ère Histoire des Arts du Lycée d’Arsonval
OEuvres des collections du FRAC-Artothèque du Limousin.
François Curlet, Daniel Firman, Christian Marclay, Christoph Rütimann, Erwin Wurm.
Le thème de travail retenu cette année avec les élèves et les enseignants de 1ère histoire des arts du Lycée d’Arsonval concerne les rapports que nous entretenons aux objets mis en évidence par des artistes d’aujourd’hui. A travers des photographies, des sculptures et des vidéos provenant des collections du FRAC-Artothèque du Limousin, choisies autant pour leurs qualités propres et leur puissance d’évocation, que pour leur capacité à se confronter à ce lieu patrimonial qu’est la chapelle Saint-Libéral, nous souhaitons pointer les liens et les frictions qui existent entre humains et objets aujourd’hui.
Centrée dans l’édifice symétrique, une spectaculaire sculpture ancienne de Daniel Firman (né en 1966) nous accueille, tel un atlante grimaçant surchargé d’objets. L’oeuvre a été réalisée avec préméditation, après une action exécutée par l’artiste auparavant. Accompagné d’un assistant, Firman a réuni tout un ensemble d’objets disparates sur ses épaules, en les entremêlant jusqu’à saturation. Les objets ont ensuite été enlevés un à un, précautionneusement, chaque étape étant photographiée. Le corps de l’artiste sera ensuite moulé et remplacé par un modèle en plâtre sans tête, habillé avec des vêtements de ville (chemise, pantalon, chaussures), et tous les objets retrouveront leur place grâce au reportage photographique repris à l’envers, et ceci autant de fois qu’il sera nécessaire. Cet aspect programmatique de l’oeuvre est explicite de la façon dont ce qu’on a appelé l’art performance dans les années 1960-70 où le corps était le matériau principal des artistes et le temps vécu de l’oeuvre, l’objectif principal, s’est peu à peu transformé, notamment par l’utilisation de la photographie et du film.
Sur les murs latéraux, l’impressionnante série de 48 photographies de « One minute sculptures » de l’autrichien Erwin Wurm (né en 1954) se sert précisément de la capacité de la photographie à saisir l’instant pour explorer beaucoup de possibilités de sculptures associant corps humains et objets de toute sorte. Dans des situations comiques, saugrenues et parfois périlleuses, autant de volontaires se livrent, sous la houlette du sculpteur, à des exercices à la limite de l’absurde. La série de sculptures à durée limitée est d’autant plus éphémère que certaines postures sont très instables, ou que certains objets sont fragiles et périssables. Notons également que certaines photographies ne montrent que des objets en équilibre, signe que le corps humain n’a, aux yeux de l’artiste, pas plus d’importance que l’objet.
Un peu plus loin, une autre série de douze photographies de Wurm montre des variations entre un corps humain et un socle. Ce qui est certainement l’un des aspects les plus fondamentaux de la sculpture (une statue sur un socle) se voit ici décliné selon douze variantes dont les qualités vont du tragique au comique.
En face, une oeuvre vidéo de l’artiste américain Christian Marclay (né en 1955) est présentée. Musicien de formation, précisément batteur et percussionniste,
l’artiste explore l’univers sonore et musical depuis une trentaine d’années. Pour cette oeuvre, il a compilé de courtes séquences de films ou de vidéos où des personnes utilisent un téléphone. Toutes les séquences sont organisées par chapitres : les téléphones sonnent, les acteurs décrochent le combiné, disent allo, répondent, et échangent ensuite des bribes de conversation. C’est la partition musicale qui sert de fil rouge à cette compilation.
Au sol, une oeuvre ancienne de François Curlet (né en 1967) se déploie. A la frontière de la sculpture et du design, les cinq éléments de cette sculpture semblent avoir été produits comme les premiers exemplaires d’une série de poufs disco. Cependant, un motif agrandi d’empreinte digitale est sérigraphié sur chacun des cinq éléments à l’échelle de l’objet. La superposition de ces signes nous amène sur un terrain inédit : ces sièges seraient-ils les touches du clavier de l’ordinateur d’un géant ?
Une très longue photographie panoramique de l’artiste suisse Christoph Rütimann (né en 1955) se niche au fond du choeur. Elle est le témoignage d’une action et d’une mise-en-scène que l’artiste réalisa dans un supermarché en 1995. Après avoir obtenu l’autorisation d’occuper un espace et le prêt de certaines denrées, l’artiste organisa un rangement de boites de conserves et autres denrées alimentaires de façon méthodique du sol au plafond. Au coeur de cet étalage de produits aux emballages vivement colorés, Rütimann put réaliser son action (son rêve ?): faire une sieste d’une bonne heure, en toute sérénité.
François Curlet, Daniel Firman, Christian Marclay, Christoph Rütimann, Erwin Wurm.
Le thème de travail retenu cette année avec les élèves et les enseignants de 1ère histoire des arts du Lycée d’Arsonval concerne les rapports que nous entretenons aux objets mis en évidence par des artistes d’aujourd’hui. A travers des photographies, des sculptures et des vidéos provenant des collections du FRAC-Artothèque du Limousin, choisies autant pour leurs qualités propres et leur puissance d’évocation, que pour leur capacité à se confronter à ce lieu patrimonial qu’est la chapelle Saint-Libéral, nous souhaitons pointer les liens et les frictions qui existent entre humains et objets aujourd’hui.
Centrée dans l’édifice symétrique, une spectaculaire sculpture ancienne de Daniel Firman (né en 1966) nous accueille, tel un atlante grimaçant surchargé d’objets. L’oeuvre a été réalisée avec préméditation, après une action exécutée par l’artiste auparavant. Accompagné d’un assistant, Firman a réuni tout un ensemble d’objets disparates sur ses épaules, en les entremêlant jusqu’à saturation. Les objets ont ensuite été enlevés un à un, précautionneusement, chaque étape étant photographiée. Le corps de l’artiste sera ensuite moulé et remplacé par un modèle en plâtre sans tête, habillé avec des vêtements de ville (chemise, pantalon, chaussures), et tous les objets retrouveront leur place grâce au reportage photographique repris à l’envers, et ceci autant de fois qu’il sera nécessaire. Cet aspect programmatique de l’oeuvre est explicite de la façon dont ce qu’on a appelé l’art performance dans les années 1960-70 où le corps était le matériau principal des artistes et le temps vécu de l’oeuvre, l’objectif principal, s’est peu à peu transformé, notamment par l’utilisation de la photographie et du film.
Sur les murs latéraux, l’impressionnante série de 48 photographies de « One minute sculptures » de l’autrichien Erwin Wurm (né en 1954) se sert précisément de la capacité de la photographie à saisir l’instant pour explorer beaucoup de possibilités de sculptures associant corps humains et objets de toute sorte. Dans des situations comiques, saugrenues et parfois périlleuses, autant de volontaires se livrent, sous la houlette du sculpteur, à des exercices à la limite de l’absurde. La série de sculptures à durée limitée est d’autant plus éphémère que certaines postures sont très instables, ou que certains objets sont fragiles et périssables. Notons également que certaines photographies ne montrent que des objets en équilibre, signe que le corps humain n’a, aux yeux de l’artiste, pas plus d’importance que l’objet.
Un peu plus loin, une autre série de douze photographies de Wurm montre des variations entre un corps humain et un socle. Ce qui est certainement l’un des aspects les plus fondamentaux de la sculpture (une statue sur un socle) se voit ici décliné selon douze variantes dont les qualités vont du tragique au comique.
En face, une oeuvre vidéo de l’artiste américain Christian Marclay (né en 1955) est présentée. Musicien de formation, précisément batteur et percussionniste,
l’artiste explore l’univers sonore et musical depuis une trentaine d’années. Pour cette oeuvre, il a compilé de courtes séquences de films ou de vidéos où des personnes utilisent un téléphone. Toutes les séquences sont organisées par chapitres : les téléphones sonnent, les acteurs décrochent le combiné, disent allo, répondent, et échangent ensuite des bribes de conversation. C’est la partition musicale qui sert de fil rouge à cette compilation.
Au sol, une oeuvre ancienne de François Curlet (né en 1967) se déploie. A la frontière de la sculpture et du design, les cinq éléments de cette sculpture semblent avoir été produits comme les premiers exemplaires d’une série de poufs disco. Cependant, un motif agrandi d’empreinte digitale est sérigraphié sur chacun des cinq éléments à l’échelle de l’objet. La superposition de ces signes nous amène sur un terrain inédit : ces sièges seraient-ils les touches du clavier de l’ordinateur d’un géant ?
Une très longue photographie panoramique de l’artiste suisse Christoph Rütimann (né en 1955) se niche au fond du choeur. Elle est le témoignage d’une action et d’une mise-en-scène que l’artiste réalisa dans un supermarché en 1995. Après avoir obtenu l’autorisation d’occuper un espace et le prêt de certaines denrées, l’artiste organisa un rangement de boites de conserves et autres denrées alimentaires de façon méthodique du sol au plafond. Au coeur de cet étalage de produits aux emballages vivement colorés, Rütimann put réaliser son action (son rêve ?): faire une sieste d’une bonne heure, en toute sérénité.